Tuesday, October 30, 2007

Semaine 11: la grognasse enragée.

(blabla habituel)

« Bonjour à tous. Et la onzième semaine fut. Elle fut courte. Sept jours seulement. Pas un de plus. Qu’en dire d’autre ? Comme je vous en ai déjà dit deux mots la semaine dernière, je joue au prof d’Anglais à peu près trois fois par semaine, à Phum Thmey. Si j’y étais allé en vélo la première fois, je ne m’y suis toujours pas remis, préférant succomber aux charmes de la moto. Bref. Les premiers cours ne sont pas une mince affaire : visiblement, le niveau des élèves est assez hétérogène, et sur les deux ou trois qui comprennent quelque chose, un ou deux fait/font semblant d’écouter, en papotant avec le voisin. En réalité, absence de tables et chaises oblige, j’ai affaire à un tas d’élèves assis par terre, écrivant comme ils le peuvent, ou n’écrivant pas, plus simplement. Bref. Je vous passe les détails. J’avais apporté une chanson d’amour qu’une popstar locale a reprise en Khmer (here right waiting for you), mais comme ils n’y comprennent rien ou presque, on est reparti sur l’alphabet, ou à peu près.

Petite anecdote de la semaine : mardi, au retour de Phum Thmey, nids-de-poule obligent, mon téléphone n’a pas résisté au soubresauts du trajet en moto, et est tombé de ma poche. Je m’en suis aperçu en arrivant à Kompong Cham. Après l’espoir perdu de l’avoir oublié sur place, je m’étais fait une raison : comme mon saucisson il y a quelque temps (ceux qui me suivent depuis le début sauront de quoi je parle): adieu l’ami. Pourtant, mercredi, toujours au retour de Phum Thmey, et à l’approche de Kompong Cham, je croise une dame sur sa moto qui me fait de grands signes. Je freine. Elle s’arrête, et me fait comprendre qu’elle sait où est mon portable. Ravi de cet énorme coup d’bol, je la suis, et arrive effectivement chez les gens qui ont trouvé mon portable la veille, sur la piste. Mais je déchante très vite : on me demande 100 dollars pour le récupérer. Devant ma tête d’ahuri, le prix descend à 50 dollars. Espérant ne pas bien comprendre l’incompréhensible, je préfère dire que je reviendrai le lendemain matin.
Jeudi matin : j’arrive avec trois Khmers chez les mêmes gens. Et c’était bien ça: la bonne femme me demande 50 dollars pour récupérer mon portable. Pas même question de me le montrer avant que j’aie aligné la monnaie. Ecoeuré par si peu d’humanité, à deux doigts d’envoyer mon poing bouillonnant dans la tronche de cake qui me fait face, je préfère sortir de la baraque (quelques planches et un toit) en claquant la porte (retenons l’expression car, précisément, il n’y avait pas de porte). Pour leur part, mes trois compères restent sur place. Au bout de cinq minutes, je vois Prim Prey (ma collègue de la comptabilité) sortir elle aussi en furie. C’était la première fois que je voyais un local en colère : ils sont d’ordinaire cachés derrière leur incessant sourire, et il est rare qu’ils fassent tomber le masque. Bref. Pour ce qui est des deux compagnons de route restant, ils ont fait ce qu’ils ont pu, et la trouveuse leur a finalement rendu ma carte sim, tout en essayant parallèlement de leur revendre mon portable ! Autant vous dire que tout le monde ici est d’accord : c’est pas de chance pour moi, mais mon portable a été trouvé par une énorme grognasse (ouf ! J’avais peur que ce fût culturel...). Enfin bref. Passons. Je lui laisse, mon portable, à la voleuse. Et elle peut même se le ... Enfin non rien. J’allais dire des insanités. Mais ceci dit, ça fait du bien quand même.

Pour le reste, j’ai passé mon week-end à Phnom Penh. Et y suis même parti vendredi matin, puisque j’avais rendez-vous à 11h à l’ambassade de France avec Dimitri, dont je vous ai déjà parlé la semaine dernière (fraîchement arrivé, il ne savait pas comment aller à la maison des coopérants). Vendredi soir : messe des coopérants, puis anniversaire de Bruno (un des nôtres) chez des expats (Bruno s’occupe de la communauté francophone de Phnom Penh) : groom, billard, piscine, et tout le tralala rien que pour nous : on se s’rait crû au paradis (...). Sur ce, des amis Khmers nous ont fait une petite danse en costume traditionnel. Et nous de regarder le spectacle un verre à la main : vous me pardonnerez, mais la scène avait quelque chose de la belle époque...

Samedi : petit tour dans Phnom Penh, puis refête chez les expats. Trois ronds dans la piscine, et voilà l’travail. Dimanche : messe dominicale, petit tour au marché russe, puis déjeuner pantagruélique chez d’autres expats au sens de l’accueil surdimensionné. Appartement magnifique avec vue sur le Mékong, le tout à deux pas du Palais Royal. Et enfin : retour à Kompong Cham.

Voila pour la semaine. Je ne m’étalerai pas davantage cette semaine, mais le coeur y est. A la semaine prochaine donc.
Et bien sûr :
La pensée de la semaine :
"Ainsi fut adopté par la moitié du monde le riz, fils de la terre et nourrisson de l’onde", Delille (1738-1813), Les trois règnes de la nature, VI, 1809. »

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