Saturday, February 23, 2008

Semaines 27 & 28 : veni vidi.

-----------------------AVIS DE RECHERCHE-----------------------

LES MEP SONT À LA RECHERCHE DE VOLONTAIRES POUR L’ANNÉE À VENIR. SI VOUS CONNAISSEZ DES JEUNES (VOUS-MÊME ?) EN QUÊTE D’AUTRES CIEUX ET MOTIVÉS POUR METTRE LEURS COMPÉTENCES AU SERVICE DES AUTRES POUR UNE DURÉE DE QUELQUES MOIS À DEUX ANS, N’HÉSITEZ PAS À LEUR FAIRE PASSER LE MESSAGE (JE VOUS ASSURE : C'EST SUPER). POUR PLUS DE PRÉCISIONS, CLIQUER ICI.

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« Jour après jour, je lutte pour conserver non seulement mes forces, mais aussi mon équilibre moral. Tout est si confus. J’n’ai plus la force d’écrire. Je n’sais plus ce qui est bien et ce qui est mal. » [Charlie Sheene, alias Chris Taylor, dans Platoon – real. Oliver Stone, 1986 -]




« Bonjour à tous,

Je m’y remets enfin. J’ai peu de temps. Alors je fonce. Je me replonge un instant dans mes aventures. Et les voilà qui resurgissent, en pleine nuit cambodgienne. Je suis ici mercredi soir. Il est 21 h 10. Collé à mon écran, je m’abandonne une fois encore à mes souvenirs. C’est parti.

De ma vingt-sixième semaine, je ne retiendrai ici que le dimanche. En retard pour la messe de 7 heures, j’y ai débarqué à 7 h 18, une minute tout juste après avoir sauté de mon lit ; contre toute attente, j’y retrouve Rémi. Le bougre était arrivé la veille au soir avec quatre autres compères. Ils ont préféré dormir à l’hôtel plutôt que de s’inviter à la dernière minute à l’évêché. Bref. Après la messe, nous voilà du coup partis pour la plantation Chup avec au passage une ascension de la tour cham (lire ici). Les motos 150 cm3 louées par Rémi & Cie en ont dans le bide. Je peux vous dire : ça dépote. 8 minutes pour rentrer de Chup, qui dit mieux ? Pour le déjeuner, nous nous posons sur l’île. Tout le monde repart presque aussitôt, pour arriver avant la nuit à Phnom Penh.


Pour ma vingt-septième semaine, je retiendrai ici deux choses :

1) Vendredi : je pars en moto à Prey Vêng, où, sans surprise, je retrouve Damo, Phoeng, Dimitri, et les jeunes de la paroisse. Samedi, nous partons comme prévu vers le Vietnam. Une petite heure de route jusqu’à Neak Lueung, puis deux heures de piste à longer le Mékong, et nous voilà à la frontière. Sur le panneau est indiqué « Socialist Republic of Viet Nam ». Nous voyons le Vietnam. Il est là. À quelques mètres. Quel beau pays. Le garde-frontière a beau nous faire comprendre que nous pourrions passer moyennant passeports (et commission certainement), nous n’y faisons rien. Nous sommes venus le voir, et, justement, nous le voyons. Au retour, un chien coursant une poule nous fait choir. Dans la chute, Dimitri se plante le cale-pied dans le mollet et devient un mutilé du Vietnam. Après une pause à Prey Vêng, nous poursuivons notre route jusqu’à Kompong Cham, où nous avalons un steak-frites en front de fleuve.

En route vers le Vietnam.












Où est Charlie ?




Socialist Republic of Vietnam.









2) Dimanche : 16 h : messe dominicale à Phum Thmey avec les scouts francophones de Phnom Penh, dont Antoine et Philibert sont les chefs cette année ; de fait, ils sont en camp vélo autour de Kompong Cham depuis jeudi, et font escale pour la nuit à Phum Thmey. 19 h : projection cinématographique dans la grande salle du bas, à l’évêché. Ce soir, fort d’un précédent succès, Charlie Chaplin est encore au programme (Le Cirque et Les Temps Modernes) ; alors que la salle se tord de rire, nous nous attelons à préparer le grand jeu nocturne pour les scouts. Je vous passe les détails, mais c’est l’histoire du Prince Norodom Sakderi, neveu du roi du Cambodge, qui s’apprête à renverser son oncle avec l’aide de son fidèle Houssène. Ils ont volé la couronne de Norodom Sihamoni, et les scouts doivent à tout prix la récupérer pour éviter au pays ce coup de grâce qui le ferait replonger dans la guerre. Bref. Départ en voiture de l’évêché vers 22 h. Arrivée à Phum Thmey vers 22 h 30. Le temps de lancer le jeu, il est 23 h 30. Et les scouts arrivent à "la planque de Houssène" à minuit, sur fond de musique aphrodisiaque ; et pour cause : il y a un mariage juste à côté. C’est parfait : ça nous couvre. À 1 heure, la musique s’arrête, et le chien de service prend la relève jusqu’à la fin du jeu. "Couché le chien !". Loin de vouloir vous raconter tout le jeu, je voudrais simplement vous rapporter le quatrain en alexandrins que les scouts ont dû écrire dans leur quête (thème imposé : le Cambodge) :

"Je suis mon cher ami très heureux de te voir,
Enfin nous nous retrouvons, passe ton mouchoir,
Dépêche-toi car je veux t’inviter à boire,
Ici nous sommes au nez qui cool au Cambodge soir
."

Sur le même papier, au verso, on peut lire ce qui doit être un essai :

"J’aime le riz blanc et les légumes cambodgiens.
Quand tu dégustes ça pendant cinq jours au camp,
Tu deviens constipé et tu peux dire merci.
Merci à qui ? Merci aux chefs et au Cambodge.
"

Les scouts au départ.



Philibert chef de troupe.



L'unique patrouille de la troupe.





Voilà. C’est tout.
Je n’oublie pas la pensée de la semaine : "Les nuits et les jours remplis partout et toujours du cri interminable des hommes." (Albert Camus, La Peste). »




Le plus de la semaine:

Coucher de soleil à Phum Thmey.



Ma maison (ma chambre est au premier).




Saturday, February 16, 2008

Semaine 26: « Overlord ».

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« Bonjour à tous,

Ma 26e semaine a été courte. Et pour cause : Primprey et moi avons prolongé notre week-end prey vêngois (lire ici) jusqu’à mercredi matin, avant de regagner notre bureau de Kompong Cham et ses trucs à faire.

En rentrant de Prey Vêng, dans les plantations d'hévéas.








Jeudi, un certain Matthieu (mon prédécesseur d’il y a deux ans), débarque à Kompong Cham pour une escale de trois jours avant de partir plus au nord coordonner un projet de l’association Coup de pouce humanitaire. Il sera rejoint samedi par une bande de joyeux lurons français, venus de Paris, de Londres et d’ailleurs, pour prêter main forte à l’opération : en tout, quatorze jeunes actifs, soucieux de faire de leurs vacances quelque chose d’utile.

Samedi matin, Dimitri et Phoeung débarquent de Prey Vêng. Aujourd’hui, nous emmenons les gamins de Phum Thmey faire un tour en bateau sur le Mékong. Première chose à faire : aller au marché, acheter de quoi déjeuner : portions individuelles de riz au poulet, bananes, eaux, et gâteaux pour le dessert. Deuxième chose : aller à Phum Thmey en voiture chercher les quelques enfants prêts pour 10h (les autres sont en train de terminer leur dernier examen trimestriel, dont ils ne sortiront qu’à 11h : nous reviendrons les chercher tout à l’heure en bateau). Troisième chose : retrouver Poulih, le gars à qui nous avons demandé s’il pouvait nous mettre son bateau et son savoir-naviguer à disposition, et avec qui nous avons rendez-vous à 10h30 devant l’hôtel Angkor à Kompong Cham. Ça y est, c’est parti : direction Phum Thmey, à 10km en amont, avec en accompagnateurs le Père François, et deux séminaristes thaïlandais venus s’immerger à Kompong Cham pour trois semaines (Phoeung s’est désistée pour cause de réunion dans l’après-midi au sujet de la messe de demain – voir plus bas -).
Quarante minutes de remontée dans des paysages étourdissants, le moteur à plein régime, et nous voilà à Phum Thmey, où nous récupérons le reste de la troupe. C’est r’parti : quelques ronds dans l’eau, et nous débarquons sur la berge d’en face, ou plutôt sur les fonds sablonneux du Mékong émergés à cette époque de l’année. Après une baignade obligatoire (le Mékong étant trop bas, impossible d’accoster), nous pique-niquons, avant de jouer au relais et à l’épervier. Nous levons l’ancre vers 13h00, et nous promenons encore un peu sur les eaux calmes du fleuve, avant de regagner Kompong Cham vers 15h.

Depuis le bateau, le pont de Kompong Cham (le seul à enjamber le Mékong cambodgien).



Les berges du Mékong à la sortie de Kompong Cham.



« Proue ».



Un des deux séminaristes thaïlandais.



Embarquement à Phum Thmey.



Mes Spice girls.



« Jeffrey », l’« élément perturbateur » de mon cours d’Anglais (1) (ndlr: comme j'avais un peu de mal au début avec les prénoms cambodgiens, j’ai demandé à mes élèves de se choisir un prénom anglais).



« Elizabeth », l’« élément perturbateur » de mon cours d’Anglais (2).




Une partie de la bande.




Boat people.





Là, nous retrouvons bientôt les quatorze Français débarqués le matin même à Phnom Penh. Il y a dans la bande une de mes connaissances parisiennes qui poursuit ses études à Singapour. Je dîne à coté d’un niverno-berrichon, neveu de ma belle-soeur Marthe, et qui m’était jusque là inconnu. Pendant le dîner, une demoiselle se lève, et me lance un : "Tu as le bonjour de ta cousine Caroline". "Houlala on se calme s’il vous plait : je vous rappelle que nous sommes à Kompong Cham, et que je n’y connais personne."

Après le dîner, Dimitri et moi allons nous poser chez l’Anglais qui tient un pub en front de fleuve, et qui ferme bientôt boutique pour cause de seconde expatriation en Australie.

Dimanche matin : grand’messe. Mgr a revêtu ses habits de lumière pour la seconde étape du baptême des catéchumènes. Après le petit-déjeuner et un passage éclair au marché pour y acheter de quoi nous sustenter le soir (nous dînons chez Primprey), je vais à l’arrêt de bus chercher Philibert qui débarque de Phnom Penh en compagnie d’Odile, une collègue de Chine venue faire un tour au Cambodge. Après-midi plage sur l’île d’en face (lire ici) avec Primprey, Phoeung, Dimitri, Philibert et Odile. Les eaux du Mékong sont décidément exquises, et le soleil déclinant qui s’y reflète nous offre de nous y baigner dans un décor de carte postale. En fin d’après-midi, son dôme argenté nous faisant depuis l’autre rive l’effet d’un miroir aux alouettes, nous passons à la mosquée de Kompong Cham (rappel : « Kompong Cham » signifie « embarcadère des Chams », qui sont les musulmans d’ici), dont ces demoiselles s'en voient comme attendu interdire l’accès. Qu’à c'la n’tienne : "nous, les hommes", entrons. N’en déplaise à Primprey qui boude dans son coin (s’attendait-elle à ce qu’on lui ouvre grand les portes, bravant au passage une des règles de l’Islam ??) les fidèles barbes&djellabas nous y font bon accueil, au point de nous serrer la main. Le site est agréable, et l'atmosphère qui s'en dégage me rappelle Tintin et le Crabe aux pinces d’or; ce n’est pas pour me déplaire. J’y retournerai, ne serait-ce que pour l’expérience sociologique.

Après-midi plage :

Sur le départ, dans les jardins de l’évêché.



Baignade.



Moi.



Avec Phoeung (ndlr: ce n'est pas moi qui suis grand, c'est elle qui est petite).



Avec Philibert (ndlr: ce n'est pas moi qui suis petit, c'est lui qui est grand).



Le soleil déclinant (1).



Le soleil déclinant (2).



Sur l'autre rive, le dôme argenté de la mosquée.



Vers 18h, nous débarquons chez Primprey, qui habite à deux cent mètres à peine de l’évêché, et nous attelons à la cuisine. Au menu : barbecue de boeuf et de poulet, patates à la braise, salade de tomates, courgettes, piments, pastèques, glace, et vin rouge. On se croirait dans « la maison de campagne des parents, dans l’Yonne » (ndlr: toute ressemblance avec des faits réels serait purement fortuite).
Bref. Voilà une fois encore de quoi me (vous ?) rassurer sur mon sort : Kompong Cham est une ville où il fait bon vivre.
Voilà. C’est tout. Je m’arrête là. A la semaine prochaine, et n’oubliez pas d’explorer les méandres de mon blog !

Barbecue party :

Avec Dimitri, Philibert et Odile.



Phoeung aux cuisines.



La sauce pour la viande: fricassée d'oignons au poivre citronné.



Barbecue.



A table !



« Chez les parents, dans l’Yonne... »



Après le réconfort, l’effort.





Et naturellement : la pensée de la semaine : "Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse." (Albert Camus, lors de la cérémonie de remise du Prix Nobel de Littérature en 1957. »


La photo transite de la semaine : la pochette de mon deuxième album...

Opération Phum Thmey.



Kompong Cham, le 26 juin 2008.

Chers lecteurs,


Au terme de ma coopération au Cambodge, je voudrais d’abord vous remercier le cas échéant de votre fidélité dans la lecture de ce blog. Puisse ce lien internétique vous avoir fait partager mes aventures et découvrir le Cambodge à travers la vie de volontaire.

Avant de voler vers d’autres cieux, j’aimerais maintenant vous inviter à participer à un projet qui me tient à cœur : aider les enfants de Phum Thmey, un village situé à douze kilomètres de Kompong Cham en amont du Mékong, et où j’ai donné toute cette année durant des cours d’Anglais. Pour ce, cinq points à retenir :
1) un nom : "Opération Phum Thmey".
2) un but : lever des fonds pour soutenir les activités développées par la paroisse éponyme en faveur de gamins trop souvent prisonniers de leur pauvreté. Quel que soit leur montant, les fonds de l’"Opération Phum Thmey" seront injectés dans les frais de mise en place et de fonctionnement des activités venant en aide aux villageois (crèche et cours d’Anglais notamment), et permettront dans leurs limites de développer d’autres activités (ateliers, soutien et fournitures scolaires – il n’y a pas d’école dans le village -, sorties pédagogiques). Pour les enfants, ces activités sont bien souvent le meilleur moyen, pour ne pas dire le seul, de voir autre chose que la vie domestique, qui dans leur monde de subsistance ne leur fait généralement pas de cadeau, et ne leur offre aucun extra.
3) des participants : l’"Opération Phum Thmey" s’adresse à toutes les personnes de bonne volonté.
4) une date butoir : l’"Opération Phum Thmey" prendra fin le 30 septembre 2008.
5) une procédure à suivre :
- Envoyer vos dons à "Opération Phum Thmey" / abs. Louis de Genouillac / 23 rue de la Bienfaisance / 75008 Paris.
- Les chèques sont à l’ordre du "Séminaire des Missions Étrangères".
- Si vous désirez recevoir un reçu fiscal, merci de me le préciser. Votre don ouvre droit à une réduction d’impôt de 66% de son montant dans la limite de 20% du revenu imposable.


Pour que je puisse vous tenir informés du résultat de l’opération, merci de joindre à votre participation vos coordonnées (E-mail ou adresse postale). Quel qu’il soit, votre don sera reçu avec reconnaissance à Phum Thmey.

Par avance, et au nom de tous les enfants à qui elle profitera, je vous remercie de votre générosité.

Louis.

PS. Je vous saurais gré de bien vouloir faire part à votre entourage de cette opération de solidarité.



Thursday, February 7, 2008

Semaine 25 : vite.

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Bonjour à tous,

Me r’voilà. C'n'est pas une surprise, certes, mais me r'voilà quand même. Ça y est : j’ai passé le cap fatidique de la moitié de ma mission. Ça y est, il me reste moins de temps à passer ici bas que je n’en ai déjà passé. Ça y est : le plus gros est derrière moi. Et je sens que ça va passer de plus en plus vite. Alors je me dépêche. Je me laisse porter par le micmac méningé qui m’écervelle. En un mot : vite.

Que vous dire de ma semaine ?
Je continue de m’éclater les yeux sur mon écran d’ordinateur le temps que je passe au bureau. Je continue de foncer à Phum Thmey chaque jour pour mon cours d’Anglais.
Je ne vous l'ai pas encore dit: à l’évêché, deux à trois fois par semaines, le matin à 8h, je donne un cours de Français. J’ai trois élèves : Sat (le futur séminariste dont je vous ai déjà parlé – voir ici), Lim Path (catéchiste à Phum Thmey et par ailleurs responsable d’un programme de soin aux malades pauvres), et Primprey, ma collègue à la compta. Cette expérience me met à chaque fois devant le fait accompli : le Français est une langue de barbares, bourrées d’exceptions, qui en deviennent la règle principale.

Samedi matin, 8 h, départ en moto avec Primprey en siège arrière, direction Prey Vêng, où nous arrivons 80 kilomètres et une heure vingt plus tard. Là, nous retrouvons Dimitri, Phoeung, Damo, les jeunes du centre (onze jeunes sont ici pris en charge par l’Eglise pour poursuivre leur scolarité dans un cadre propice au travail intellectuel), ainsi que Marie et Rémi, en visite ici bas ce week-end (Marie et Rémi, mariés de l’été dernier, volontaires MEP, sont en charge d’un atelier de soie et d’Up to you, le magasin de l’Eglise, à deux pas du Palais Royal). Pour la suite, dont je vous ai déjà presque trop dit, je vous renvoie au texte ci-dessous.

La paroisse de Prey Vêng.



Les eaux du Mékong à Prey Vêng.



Avec Rémi et Dimitri, dans une pause typiquement khmère.



Faites "Haaaaa".



Marie et Rémi.



Phoeung, Primprey, et Damo.



Paris-Dakar.




"Nous"

C'est un "nous" indifférencié que nous utilisons. Vous vous demandez sans doute qui se cache derrière ce "nous" ?
Nous sommes dimanche soir et nous nous mettons à raconter notre week-end. Nous sommes à Prey Vêng. Nous sortons tout juste d'une guinguette de bord de route nationale, où nous avons ici nos habitudes. Ce soir, Primprey était déchaînée: elle a bu une bière. Damo et Phoeung n'auront pas passé le cap, jusqu'à la prochaine fois peut-être. Nous avons passé un super week-end. Ce matin, Marie et Rémi nous ont quittés pour leur province, et surtout pour aller préparer leur voyage en Thaïlande en vue d'acheter de la teinture normée CE pour pouvoir exporter leur production de soie en Europe. Sans doute n'y comprenez-vous rien, mais à ce récit d'initiés et à ce "nous" confus s'ajoutera un faisceau factuel d'une densité jamais égalée, car réunissant la trame de deux vies, de deux sphères, de deux "je", de deux expériences contradictoires au Cambodge. Un "nous" tiraillé qui vous dégueulera l'expérience partagée d'un week-end. Ce "nous" remonte à samedi matin, 9h15. Nous retrouvons Marie et Rémi, arrivés la veille pour une visite de deux jours à la paroisse. Nous petit-déjeunons, et partons faire un tour sur les bords des eaux du Mékong, qui remontent jusqu’ici. Après le déjeuner avec les jeunes de la paroisse, nous partons à Prey Kôn Dieng où la moitié de "nous" donne des cours d'Anglais toute la semaine. Ensuite, nous passons voir un sanctuaire bouddhiste. Curieuse affaire: quelque part, en bord de rizières, surgit cet étrange îlot où une colonie de singes vit apparemment à l'année. En voilà d'ailleurs qui grimpent sur nos motos, et se font de grosses léchouilles dans nos rétroviseurs. Ils se font les dents sur nos manettes. Ils s'en donnent à coeur joie. Pour le dîner, retour à la paroisse. Surprise: en guise de digestif, Prim Prey nous a préparé des oeufs couvés de canards. Pas très appétissant tout ça: mi-foetus mi-caneton, la "chose" n'a pas vraiment de quoi nous réveiller l'appétit. Au dodo tout le monde.
Ce matin, Mgr débarque de Kompong Cham pour la messe, puis passage éclair à Prey Kôn Dieng. Cet après-midi, Primprey est partante pour ne rentrer à Kompong Cham que demain matin. Nous verrons donc demain de quoi il en est.

[Signé: "Nous".]


Rentrée des classes à Prey Kôn Dieng.



Avec Sihanouk et Monique, dans une classe de Prey Kôn Dieng.



Avec Phoeung et Dimitri.




La Planète des singes:

L'îlot sanctuaire...



...et son écrin de nature.



Miroir mon beau miroir...



Miam miam.



Scroutch scroutch.




Voilà donc chers tous ce que je peux vous dire de ma 25e semaine. Je reviendrai naturellement sur ce week-end prolongé imprévu la semaine prochaine.
Et bien sûr, la pensée de la semaine : "Le type qui a envie de faire sauter le monde est la contrepartie de l’imbécile qui s’imagine qu’il peut sauver le monde. Le monde n’a besoin ni d’un destructeur, ni d’un sauveur. Le monde est, nous sommes." (Henry Miller, 1891-1980). »

La photo transite de la semaine: la pochette de mon dernier album.