Thursday, February 7, 2008

Semaine 25 : vite.

-----------------------AVIS DE RECHERCHE-----------------------

LES MEP SONT À LA RECHERCHE DE VOLONTAIRES POUR L’ANNÉE À VENIR. SI VOUS CONNAISSEZ DES JEUNES (VOUS-MÊME ?) EN QUÊTE D’AUTRES CIEUX ET MOTIVÉS POUR METTRE LEURS COMPÉTENCES AU SERVICE DES AUTRES POUR UNE DURÉE DE QUELQUES MOIS À DEUX ANS, N’HÉSITEZ PAS À LEUR FAIRE PASSER LE MESSAGE (JE VOUS ASSURE : C'EST SUPER). POUR PLUS DE PRÉCISIONS, CLIQUER ICI.

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Bonjour à tous,

Me r’voilà. C'n'est pas une surprise, certes, mais me r'voilà quand même. Ça y est : j’ai passé le cap fatidique de la moitié de ma mission. Ça y est, il me reste moins de temps à passer ici bas que je n’en ai déjà passé. Ça y est : le plus gros est derrière moi. Et je sens que ça va passer de plus en plus vite. Alors je me dépêche. Je me laisse porter par le micmac méningé qui m’écervelle. En un mot : vite.

Que vous dire de ma semaine ?
Je continue de m’éclater les yeux sur mon écran d’ordinateur le temps que je passe au bureau. Je continue de foncer à Phum Thmey chaque jour pour mon cours d’Anglais.
Je ne vous l'ai pas encore dit: à l’évêché, deux à trois fois par semaines, le matin à 8h, je donne un cours de Français. J’ai trois élèves : Sat (le futur séminariste dont je vous ai déjà parlé – voir ici), Lim Path (catéchiste à Phum Thmey et par ailleurs responsable d’un programme de soin aux malades pauvres), et Primprey, ma collègue à la compta. Cette expérience me met à chaque fois devant le fait accompli : le Français est une langue de barbares, bourrées d’exceptions, qui en deviennent la règle principale.

Samedi matin, 8 h, départ en moto avec Primprey en siège arrière, direction Prey Vêng, où nous arrivons 80 kilomètres et une heure vingt plus tard. Là, nous retrouvons Dimitri, Phoeung, Damo, les jeunes du centre (onze jeunes sont ici pris en charge par l’Eglise pour poursuivre leur scolarité dans un cadre propice au travail intellectuel), ainsi que Marie et Rémi, en visite ici bas ce week-end (Marie et Rémi, mariés de l’été dernier, volontaires MEP, sont en charge d’un atelier de soie et d’Up to you, le magasin de l’Eglise, à deux pas du Palais Royal). Pour la suite, dont je vous ai déjà presque trop dit, je vous renvoie au texte ci-dessous.

La paroisse de Prey Vêng.



Les eaux du Mékong à Prey Vêng.



Avec Rémi et Dimitri, dans une pause typiquement khmère.



Faites "Haaaaa".



Marie et Rémi.



Phoeung, Primprey, et Damo.



Paris-Dakar.




"Nous"

C'est un "nous" indifférencié que nous utilisons. Vous vous demandez sans doute qui se cache derrière ce "nous" ?
Nous sommes dimanche soir et nous nous mettons à raconter notre week-end. Nous sommes à Prey Vêng. Nous sortons tout juste d'une guinguette de bord de route nationale, où nous avons ici nos habitudes. Ce soir, Primprey était déchaînée: elle a bu une bière. Damo et Phoeung n'auront pas passé le cap, jusqu'à la prochaine fois peut-être. Nous avons passé un super week-end. Ce matin, Marie et Rémi nous ont quittés pour leur province, et surtout pour aller préparer leur voyage en Thaïlande en vue d'acheter de la teinture normée CE pour pouvoir exporter leur production de soie en Europe. Sans doute n'y comprenez-vous rien, mais à ce récit d'initiés et à ce "nous" confus s'ajoutera un faisceau factuel d'une densité jamais égalée, car réunissant la trame de deux vies, de deux sphères, de deux "je", de deux expériences contradictoires au Cambodge. Un "nous" tiraillé qui vous dégueulera l'expérience partagée d'un week-end. Ce "nous" remonte à samedi matin, 9h15. Nous retrouvons Marie et Rémi, arrivés la veille pour une visite de deux jours à la paroisse. Nous petit-déjeunons, et partons faire un tour sur les bords des eaux du Mékong, qui remontent jusqu’ici. Après le déjeuner avec les jeunes de la paroisse, nous partons à Prey Kôn Dieng où la moitié de "nous" donne des cours d'Anglais toute la semaine. Ensuite, nous passons voir un sanctuaire bouddhiste. Curieuse affaire: quelque part, en bord de rizières, surgit cet étrange îlot où une colonie de singes vit apparemment à l'année. En voilà d'ailleurs qui grimpent sur nos motos, et se font de grosses léchouilles dans nos rétroviseurs. Ils se font les dents sur nos manettes. Ils s'en donnent à coeur joie. Pour le dîner, retour à la paroisse. Surprise: en guise de digestif, Prim Prey nous a préparé des oeufs couvés de canards. Pas très appétissant tout ça: mi-foetus mi-caneton, la "chose" n'a pas vraiment de quoi nous réveiller l'appétit. Au dodo tout le monde.
Ce matin, Mgr débarque de Kompong Cham pour la messe, puis passage éclair à Prey Kôn Dieng. Cet après-midi, Primprey est partante pour ne rentrer à Kompong Cham que demain matin. Nous verrons donc demain de quoi il en est.

[Signé: "Nous".]


Rentrée des classes à Prey Kôn Dieng.



Avec Sihanouk et Monique, dans une classe de Prey Kôn Dieng.



Avec Phoeung et Dimitri.




La Planète des singes:

L'îlot sanctuaire...



...et son écrin de nature.



Miroir mon beau miroir...



Miam miam.



Scroutch scroutch.




Voilà donc chers tous ce que je peux vous dire de ma 25e semaine. Je reviendrai naturellement sur ce week-end prolongé imprévu la semaine prochaine.
Et bien sûr, la pensée de la semaine : "Le type qui a envie de faire sauter le monde est la contrepartie de l’imbécile qui s’imagine qu’il peut sauver le monde. Le monde n’a besoin ni d’un destructeur, ni d’un sauveur. Le monde est, nous sommes." (Henry Miller, 1891-1980). »

La photo transite de la semaine: la pochette de mon dernier album.


1 comment:

nathalie said...

La citation de Miller est très juste et très bien choisie.