Monday, September 3, 2007

Semaine 3 : là où les femmes l'ont emporté.

Le temps passe à toute allure. Et l’allure s’accélère. Je me dépêche de vous raconter tout ça. Ici, le temps semble s’être un peu rafraîchi, où alors je m’acclimate. Va savoir. De ma troisième semaine, qui fut également la dernière d’août, je ne retiendrai pour l’heure que deux choses :
- C’était aussi la dernière de Jean-Philippe (l’autre coopérant de Kompong-Cham), et la passation des pouvoirs a été un peu précipitée. Trois semaines de tuilage n’auront pas été de trop, loin s’en faut. Don’t panic quand même. Jean-Philippe m’a donc quitté hier (dimanche), et s’en est allé à Phnom-Penh, d’où il décolle pour Paris mercredi. Pour ma part : grand moment de solitude. Je suis pour l’heure le seul francophone de l’évêché et peut-être même du coin. Vu que je ne maîtrise pas encore le Khmer (et j’en suis assez loin à vrai dire), TV5 me fait parfois l’effet d’un verre d’eau à un assoiffé.
- Avant de partir, le même Jean-Philippe m’a fait faire samedi un tour des « trucs à voir dans l’coin ». A savoir : 1) Petit tour à Koh Roka, un village situé sur le Mékong, à une dizaine de kilomètres de Kompong Cham, et pour lequel l’église a mis en place plusieurs projets. Le lieu, au bout d’une piste à peine carrossable, offre sans doute au visiteur de découvrir le vrai visage du Cambodge : un pays pauvre, encore à l’écart de la mondialisation. 2) Vat Nokor, un temple du XIe siècle, épargné par les Khmers Rouges, mais usé par les siècles (2 km de Kompong Cham). Si bon nombre de ses pierres sont déjà par terre, le lieu est magnifique, et dans un pays dont les monuments de plus de trente ans ne font pas légion, je dois dire que cela fait bien plaisir de voir des vieilles pierres (répétition). Le tout est souvent gâché par des rafistolages plus qu’hasardeux, ou des excroissances contemporaines dont le béton peinturluré ferait hurler nos architectes des bâtiments de France. 3) deux « Phnoms », c’est-à-dire deux montagnes (qui sont plus proches d’une colline), au sommet desquelles ont été construits des temples. Elles se font face. La légende veut que lors d’une bataille, les femmes l’aient emporté sur les hommes, et voilà pourquoi elles ont eu droit au plus haut phnom. Sur le mont des hommes, des singes vivent en liberté, et un Buddha géant en béton est allongé dans le Nirvana. (Voir ici pour un petit tout dans l’coin).

Pour le reste, je commence à comprendre peu à peu ma mission, qui consiste à correspondre avec les différents organismes qui financent les projets (principalement éducatifs) du diocèse de Kompong Cham. Dans l’affaire, la compta, dont une grande partie est assurée par une Khmère (PrimPrey), n’est qu’un outil de gestion de projets.
Voila. Vous l’aurez compris : je ne suis pas allé à Phnom Penh ce week-end, mais y retourne vendredi. Affaire à suivre. Quant à mon saucisson, je n’aurais pas eu le plaisir de le terminer : quelqu’un d’autre s’en est chargé... Il me ne reste plus que du riz pour me consoler. Riz ras bien qui riz ras le dernier.

1 comment:

Mathieu de Taillac said...

Qui a osé te dérober ton saucisson ? Saligaud ! Bon, je t'écris au plus vite, pour de vrai.