Thursday, April 10, 2008

Semaines 33 & 34 : ich hatt’ einen kameraden.

-----------------------AVIS DE RECHERCHE-----------------------

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Bonsoir à tous,

33 et 34. 67. Me r’voilà. Entre deux alka-seltzer imaginaires, je m’y remets. Tagada tagadoigt.

Vu le condensé d’activités des deux dernières semaines, à mon avis, je vais en oublier pas mal. De ma 33e semaine, retenons la visite de Bruno, un compère MEP phnom penhois, et de son supérieur de séminaire de Bordeaux. « Souviens-toi, c’était un jeudi » (Joe Dassin). Comme je le fais pour chacun de mes visiteurs, je m’en vais les promener à Chup. Cette fois-ci, je les y mène en voiture, et Dimitri est de la partie. Pour ce qui est de la plantation Chup, je n’y reviens pas de peur de vous la faire connaître par coeur avant que vous n’y ayez mis les pieds. Vendredi, départ en voiture pour Phnom Penh, avec les mêmes. C’est la première fois que je fais Kompong Cham – Phnom Penh au volant. Cette portion de la RN7, avec une moyenne de 50 km/h, ne pète pas des briques. M’enfin. A 11h30 – tenez-vous bien c’est très intéressant -, j’ai rendez-vous chez le dentiste pour qu’il m’enlève deux caries, dues je pense à mon excès de Coca-Cola qui coule ici à flot. Ensuite, je retrouve mes compères à la maison des coopérants, pour le partage d’Evangile mensuel et la messe suivie de la maintenant traditionnelle « pizze partie ».
Le samedi est tranquillement phnom penhois. Dimanche, pour peu de temps, je rentre à Kompong Cham : Mgr me demande de repartir dès le lendemain pour Phnom Penh, pour y conduire un père MEP de Bangalore en visite dans le coin, et une petite fille moribonde et ses deux parents (atteinte d’un cancer foudroyant, j’ai appris qu’elle est morte deux jours après. Paix à son âme.)

Lundi donc, me revoilà à Phnom Penh. Je suis invité à déjeuner à la maison MEP, le QG des Missions Étrangères de Paris au Cambodge. Je retrouve là quelques bons pères en repos, et le jeune P. Vincent, qui vient d’arriver au Cambodge. Rien à r’dire : la table est bonne.

Dans l’après-midi, je vais à l’évêché, filer un léger coup de main à Philibert, mon presque alter ego phnom penhois, en charge de la compta.
Mardi, Charles, Philibert et moi déjeunons avec Cécile, une amie d’amie parisienne arrivée récemment pour coordonner un ouvrage sur l’histoire de la monnaie cambodgienne.

Dans l’après-midi, Dimitri débarque de Prey Vêng qu’il vient de quitter pour la dernière fois. Et pour cause : arrivé au terme de sa mission, il s’en retourne demain à Paris.

Le soir, resto pour marquer l’coup, à coups de tournedos et autres régals. Mercredi, déjeuner à la maison PIME, quartier général du Pontificio Istitute Missioni Estere au Cambodge, avec, entre autres, le staff de Prey Vêng (Damo, Phoeung, Dimitri, le Père Alberto). Petit bout d’Italie égaré en Orient, la maison PIME, avec ses airs de palacio napolitain, est agréable ; l’on s’y sent ailleurs. Départ à 18h pour l’aéroport, où nous retrouvons nos compères MEP. Les au revoir fusent et la dernière binouze coule. Ich hatt’ einen kameraden.

"la dernière binouze"



Dans la foulée, Charles, Philibert, Bruno, Marie et moi partons dîner chez les Beuniot, des expats récemment arrivés au Cambodge, et que j’avais croisés à Vézelay l’année dernière. Leur maison, aux airs de villa de bord de mer et située dans le Neuilly local, me donne la fugace impression de quitter l’Indochine.
Jeudi matin, je rentre à Kompong Cham, où je me réattelle à mon bureau pour deux petits jours. Samedi matin, je profite d’une descente vers le sud de deux voitures de l’évêché pour retourner à Phnom Penh, où j’arrive pour déjeuner. Après la messe francophone où je retrouve une bonne partie de têtes connues, nous (les coopérants) sommes invités au pot de départ des Delaunet, dont je vous ai déjà parlé et depuis chez qui, le jour de la Fête des Eaux, nous avions regardé les courses de pirogues et le feu d’artifice (lire ici). Jusque là, lui était directeur de l’aéroport de Phnom Penh, et son carnet d’adresses en est naturellement bien rempli ; hormis une soixantaine de serveurs, il y a là tout le gratin expat’ phnom penhois, dont l’ambassadeur de France. Verdict : c’était bien sympathique, et on a bien bouffé.

Dimanche matin, avec Rémi, Li-Heng (un Cambodgien que mon frère Arnauld a bien connu lors de son passage au Cambodge il y a deux ans), les Dabady (d’autres expats bien sympathiques) et les Beuniot on s’est offert la « 13th annual Mekong river swim », id est la 13e édition de la traversée du Mékong à la nage, organisée par des Anglo-saxons. C’était assez transit. Mauvais nageur averti, j’ai mis un peu plus de 14 minutes pour m’avaler les 580 mètres qui séparent le deux rives, soit sept minutes de plus que le premier, mais – ouf ! - 12 minutes de moins que le dernier - un Khmer qui s’est effondré directement dans une civière à son arrivée...-. Bref.

Au loin, nous nageons.



Moi.



"Nous" (les Beuniot, ?, les Dabady, Li-Heng, Moi, Rémi).
[Pour d’autres photos, cliquer ici].



Le soir, projection de « Il n’y a pas de plus grand amour », la première partie de la trilogie japonaise « La condition de l’Homme » (réal. Masaki Kobayashi – 1959), dans le salon des Beuniot, sur un écran mural aux airs de Gaumont Pathé. Cet imposant film de 3 heures 30 explore, d’un côté, l’injustice chronique des hommes, de l’autre, le déchirement intérieur d’un cadre japonais pris d’humanisme pour les ouvriers mandchous qu’il est en position de pouvoir exploiter (ça se passe en 1943). Je vois là une fresque cinglante de la réalité de l’homme et de son interminable cri.



Sur ce, ma 34e semaine s’achève. Pour ne pas me noyer dans les détails, je préfère m’arrêter là ; sans oublier la pensée de la semaine : « L’Homme a été taillé dans un bois si tordu qu’il est douteux qu’on en puisse jamais tirer quelque chose de tout à fait droit. » [Emmanuel Kant].
A bon entendeur.

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