(blabla)
« Chers lecteurs assidus ou non, bonjour. Et voila que fut la treizième semaine. Et voilà qu’elle fut plus agitée que la douzième. Et voilà que je me mets à lui trouver des mots, pour la coucher sur le papier de mon écran d’ordinateur.
Lundi d’abord : concert promotionnel sur le stade municipal de Kompong Cham, avec LE tout Kompong Cham (dont la moitié de l’évêché). Pour les organisateurs, tenez-vous bien, il s’agissait de vendre du savon aux vertus blanchissantes. Hé oui : alors qu’en Europe on court derrière le moindre rayon de soleil pour se faire dorer la pilule, ici-bas, non seulement on le fuit, mais on cherche à devenir aussi blanc que possible. C’est le chic suprême d’être blanc. Que je me promènerais à poil, que je serais chic... Bref. Je vous raconte la scène : justement, une scène digne de ce nom, avec spots, lasers, vidéoprojections et j’en passe ; la télé locale en direct ; des centaines de Khmers ; des vendeurs à la sauvette ; des jeux forains (style une roue toute brinquebalante) ; des marchands d’savons blanchissants sous des chapiteaux bariolés à la façon Foire de Paris ; et trois blancs (dont moi). Des chanteuses sorties d’à peu près nulle part se dandinent sur scène. Chants khmers à la khmère chez les Khmers, entrecoupés de messages publicitaires ventant les mérites des savons décolorants. En fin de concert, le Pierre Palmade et la Michelle Laroque locale (pardon pour ceux qui auraient réussi à échapper à leur déferlante) font rire la foule. Si je ne comprends rien ou presque, je ris quand même : apparemment, c’est drôle.
Les jours suivant, rien de particulier : vie de bureau jusqu’à 15 h 30, puis départ pour Phum Thmey où je continue à jouer l’apprenti prof d’Anglais, devant des élèves, sinon insupportables, du moins bien agités. Combien sont-ils à comprendre quoi que ce soit ? Pas plus de deux ou trois, peut-être moins. Mais l’espérance habite en nos coeurs.
Samedi matin : départ pour Prey Veng en vélo, une ville située à 80 km au sud-est de Kompong Cham, et capitale de la province du même nom. Trois heures à pédaler à travers les rizières, désespéramment plates. A Prey Veng, l’Eglise a mis en place deux centres, où des jeunes, garçons et filles séparés, sont logés à l’année, pour y poursuivre leur scolarité (voir ci-dessous).
Je peux vous dire que ça bosse dur. Emploi du temps minuté. Etude, étude, étude.
C’est à Prey Veng aussi qu’est installé Dimitri, de son état le coopérant français le plus proche de Kompong Cham, et dont je vous ai déjà parlé les semaines passées. Arrivé là-bas pour déjeuner, j’ai mis les pieds sous la table, avant d’aller voir l’école où ledit Dimitri donne des cours d’Anglais : c’est la brousse au milieu de nulle part. Puis, petit tour dans Prey Veng, où, précisément, il n’y a rien à voir, hormis peut-être un musée, fermé à peu près toute l’année, et qui, d’extérieur, ressemble vaguement à quelque chose, mais pas à un musée. Au dire du Lonely Planet, il suffit de regarder par la fenêtre et l’on a vu tout ce qu’il y a à voir, c’est-à-dire rien, ou presque. Ceci dit, il y a quand même une curiosité à Prey Veng : cette ville au milieu des terres a des airs de bord de mer. Et pour cause : les eaux du Mékong y forment un lac immense dont on voit à peine l’autre rive. Une jetée a d’ailleurs été construite, et un vent presque marin souffle du fin fond de l’horizon. C’est assez étonnant.
Ensuite, petite visite à quelques familles pauvres, dont une, avec ses deux parents (le père est un ancien Khmer Rouge) et ses six enfants vit dans une cabane monopièce à peine construite de trois planches et deux clous, au milieu de quelques détritus en attente de décomposition. Au retour, arrêt à l’usine de glace (rares au Cambodge sont les familles équipées d’un frigo ; du coup, on achète de la glace en gros cubes qu’on met dans une glacière en attendant que ça fonde).
Dimanche, comme cela avait été prévu, nous partons à six, direction un village de brousse pour y couper les cheveux et les ongles des enfants, avant de les shampooiner à l’anti-poux. Ce village est à une heure de piste environ de Prey Veng, au bout du monde. Quand on arrive, ça court dans tous les sens, et tout ce petit monde vient s’asseoir sur une grande bâche, avant d’entonner quelques chansons (voir ci-dessous).
Et nous de passer bientôt à l’action. Dimitri et un autre compère en coiffeurs, pendant que je joue au manucure sur dix fois plus de bouts de doigts que d’enfants qui me tendent leurs mains, en l’occurrence pleines de doigts. Question ongles, je sais pas vous, mais moi, c’est pas mon fort. Je coupe comme je peux, en en faisant jongler plus d’un. Mais mes bons amis, ne faut-il pas souffrir pour être beau ? (voir ci-dessous).
Ensuite : séance "je lave les cheveux". Et vas-y que je frotte, tandis que d’autres s’épouillent entre eux. Au final, c’est pas trop mal, et tout le monde il est propre (voir ci-dessous).
Enfin, retour à Prey Veng pour déjeuner, avant que Mgr Susairaj, de retour de Phnom Penh, ne me prenne au passage pour rentrer à Kompong Cham. Et voilà le travail. Super week-end. Super semaine.
Voilà mes chers amis ce que j’avais à vous raconter pour cette treizième semaine, qui couronne mon premier trimestre passé au Cambodge. On dirait bien que le temps s’accélère.
Et bien sûr : la pensée de la semaine : "Le chagrin est comme le riz dans le grenier: chaque jour il diminue un peu" (proverbe malgache). »
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2 comments:
Salut Louis.
On the road again ! 2 min le km à vélo, même en terrain plat, c'est un bon score; tout comme 13 semaines !
Amen
eh louis! t'as raté une occasion d'rrondir tes fins de mois! faut que tu fasses le mannequin pour les savons blanchissants!
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